Edward” Eddie » Doherty (1890-1975) était un journaliste, auteur et scénariste américain nominé aux Oscars. À une certaine époque, il était le journaliste le mieux payé du pays. En 1943, il épousa la baronne Catherine de Hueck et ensemble, ils fondèrent Madonna House, un centre spirituel et de retraite. À l’âge de soixante-dix-huit ans, Doherty a été ordonné prêtre dans l’Église grecque-catholique melkite de rite byzantin.
Une simple croix en bois marque sa tombe à Madonna House à Combermere, en Ontario, sur laquelle on peut lire “Toutes mes paroles pour la Parole.” C’est une belle phrase qui organise et ordonne toutes les paroles qui sont venues de sa plume à Dieu. C’est une belle devise que tout écrivain catholique doit adopter, car quoi de plus digne de fidélité que la Parole de Dieu? Une fois, j’ai prié sur sa tombe avec l’espoir de pouvoir absorber une étincelle de son dévouement.
L’importance d’utiliser les mots conformément à leur sens propre ne peut être surestimée. Le Bon Livre nous dit que “Toute parole oiseuse que les hommes diront, ils en rendront compte au jour du jugement” (Matthieu 12: 36). Selon Confucius “ » Si le langage est incorrect, alors ce qui est dit n’est pas signifié. Si ce qui est dit n’est pas voulu, alors ce qui devrait être fait reste défait”.
Au début de son pontificat, le pape François a déclaré à un journaliste du magazine jésuite Amérique qu’il pensait que les pro-vie étaient « obsédés » par l’avortement. Ce mot est associé à la « contrainte » et manque de respect pour le travail héroïque accompli par les défenseurs de la vie. Le mot le plus exact pour décrire les pro-vie est « zèle“, qui, dans la langue de saint Thomas d’Aquin, est” l’intensité de l’amour » (S. T. I-II, 28, 4). Saint Paul nous conseille “d’être zélés pour les dons spirituels » (I Co 14, 1).
Dans son best-seller international, Franchir le Seuil de l’Espoir, Le pape Jean-Paul II s’est vivement opposé à l’accusation selon laquelle les défenseurs de la vie pourraient être “obsédés” par la question de l’avortement. Il déclare qu’il est difficile d’imaginer une situation pire que la légalisation de l’avortement, “et il est très difficile de parler d’obsession dans une affaire comme celle — ci, où nous avions affaire à un impératif fondamental de toute bonne conscience-la défense du droit à la vie d’un être humain innocent et sans défense.”
Il poursuit en soulignant que nous devrions être « pro-choix » mais dans le sens d’être » courageusement pro-femme.” La seule position honnête, dans ces cas-là, est celle d’une solidarité radicale avec les femmes. Il n’est pas juste de la laisser seule.”
À l’autre extrémité du spectre, certains défenseurs de l’avortement vont au-delà du respect du sens propre du mot pour nier qu’il devrait être utilisé. La députée Kathleen Rice a perdu de vue le sens du mot “avortement” et soutient que son utilisation entrave en fait le dialogue. “Je vous suggère d’arrêter de lancer le mot « avortement ». . . Si nous voulons avoir une vraie conversation à ce sujet, nous devons cesser d’utiliser un langage qui empêchera une conversation réelle et significative de se produire.“Il n’est pas probable que l’omission du mot” avortement » clarifierait une discussion sur l’avortement. Les paroles de Hammarskjold, ancien Secrétaire général des Nations Unies, me viennent à l’esprit: “Le respect de la parole est le premier commandement de la discipline par laquelle l’homme peut être éduqué à la maturité—intellectuelle, émotionnelle, morale.”
La fidélité aux mots est une façon d’être honnête avec les gens. On pourrait même dire que la fidélité aux mots jette les bases de la justice sociale. L’honnêteté et la justice sont enracinées dans l’amour qui est le cœur de toutes les vertus. Les mots sont, en effet, des vases d’amour.
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