[gtranslate] Accomplir la tradition - Eglise Catholique Saint James (Saint Jacques)

Accomplir la tradition

“Ne pensez pas que je suis venu abolir la loi et les prophètes. Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir” (Matthieu 5:17).

1 Kg 18:20-39; Mt 5,17-19

Certains croyants se décrivent comme des traditionalistes et d’autres comme des progressistes. Une foi vivante exige à la fois la tradition et la sagesse de l’appliquer aux circonstances changeantes.

L’une des plus grandes controverses auxquelles l’Église émergente a été confrontée au premier siècle était entre ceux qui insistaient sur la continuité avec le passé et ceux qui voyaient la nécessité d’identifier l’essentiel et de les faire avancer dans un avenir incertain.

Saint Paul et d’autres missionnaires apportant l’Évangile dans le monde des Gentils étaient farouchement opposés par des soi-disant Judaïsants qui insistaient sur le fait que les nouveaux convertis devaient devenir Juifs avant de pouvoir être chrétiens. Le Concile de Jérusalem a résolu cette crise en voyant l’Esprit Saint à l’œuvre dans l’expansion du mouvement de Jésus dans le monde des Gentils. Quelque chose de nouveau se produisait et la tradition se concrétisait par de nouvelles initiatives et des adaptations audacieuses. 

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus rejette les critiques selon lesquelles il était un transgresseur de la loi et un hérétique en disant qu’il n’est pas venu pour abolir la Loi et les Prophètes, mais pour les accomplir.  C’était certainement la position de l’Église primitive.  Saint Paul a averti ses Églises de ne pas trouver de fausse sécurité dans le respect de la lettre de la loi sans être ouvertes à son esprit.

Les traditionalistes qui sont aussi des littéralistes pensent préserver la foi en la gravant dans la pierre ou en la codifiant dans les mots d’un catéchisme qui ne peut être remis en question ni même interprété. Les nouveaux problèmes sont une menace à ignorer plutôt que des défis à relever. Un esprit fermé semble plus sûr qu’un esprit ouvert, mais il étouffe la croissance et réduit la foi à la peur de faire des erreurs en prenant des risques.

Le pape François, qui a fait face à des critiques ouvertes et à la subversion organisée de la part de ses détracteurs dans l’Église, a récemment repris l’idée de tradition comme valide uniquement si elle était comprise comme “transmettant” une foi vivante, et non comme gardant les cendres du passé.

Bien que ses réformes aient été trop nombreuses pour certains et trop peu pour d’autres, le pape a fait avancer l’Église de manière étonnante au cours des neuf dernières années, car il fait confiance à l’Esprit Saint pour préserver et recréer le mystère du Christ en tant que force transformatrice dans l’histoire animée par l’amour.

Nous remplissons notre appel au disciple seulement si nous continuons à grandir. Nous devons être ancrés dans notre foi, mais seulement pour pouvoir voler sur les ailes de l’Esprit lorsque Jésus dit: “N’ayez pas peur. Viens, suis-moi.”