CITÉ DU VATICAN — La pauvreté et les inégalités, qui sont des facteurs majeurs d’exploitation du travail des enfants, doivent être traitées, a déclaré le pape François dans un message écrit.
« Malheureusement, trop de petites mains sont occupées à labourer les champs, à travailler dans les mines, à parcourir de grandes distances pour puiser de l’eau et à faire un travail qui les empêche d’aller à l’école, sans parler du crime de prostitution des enfants, qui prive des millions d’enfants de la joie de leur jeunesse et de leur dignité donnée par Dieu », a écrit le Pape dans un message à une conférence mondiale contre le travail des enfants.
« Puisque la pauvreté est, en fait, le principal facteur qui expose les enfants à l’exploitation par le travail, je suis convaincu que vos délibérations ne manqueront pas de s’attaquer aux causes structurelles de la pauvreté mondiale et à l’inégalité scandaleuse qui continue d’exister parmi les membres de la famille humaine », a déclaré le pape aux participants à la conférence.
Le message du Pape François a été adressé à Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du Travail, à l’occasion de la cinquième Conférence mondiale sur l’Élimination du Travail des enfants qui se tient du 15 au 20 mai à Durban, en Afrique du Sud. Mgr Peter B. Wells, nonce apostolique d’Afrique du Sud, a lu le message du pape à l’assemblée le 16 mai.
En adressant ses « salutations chaleureuses et ses vœux de prière » aux participants à la conférence, le pape a déclaré qu’il espérait que la conférence sensibiliserait et promouvrait un engagement à lutter contre le problème du travail des enfants.
« Alors que des progrès significatifs ont été réalisés pour éliminer le fléau du travail des enfants de la société, cette tragédie a été aggravée par l’impact de la crise sanitaire mondiale et la propagation de l’extrême pauvreté dans de nombreuses régions de notre monde où le manque de possibilités de travail décent pour les adultes et les adolescents, les migrations et les urgences humanitaires condamnent des millions de jeunes filles et garçons à une vie d’appauvrissement économique et culturel », a-t-il écrit.
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Le Pape François a écrit qu’il espérait que la conférence conduirait à un plus grand engagement des dirigeants concernés et des organisations internationales et nationales à « travailler pour trouver des moyens appropriés et efficaces de protéger la dignité et les droits des enfants, en particulier à travers la promotion des systèmes de protection sociale et l’accès à l’éducation de la part de tous. »
« La façon dont nous nous rapportons aux enfants, la mesure dans laquelle nous respectons leur dignité humaine innée et leurs droits fondamentaux, exprime quel genre d’adultes nous sommes et voulons être et quel genre de société nous voulons construire », a-t-il écrit.
Le Vatican s’engage à travailler de manière à aider la communauté internationale à persévérer dans ses efforts pour lutter contre l’exploitation du travail des enfants « afin que les enfants puissent profiter de la beauté de cette étape de la vie, tout en cultivant des rêves pour un avenir radieux », a écrit le pape.
La Journée Mondiale contre le Travail des Enfants sera célébrée le 12 juin et aura pour thème » Une Protection Sociale Universelle pour Mettre fin au Travail des Enfants. »
Un rapport publié par l’Organisation internationale du travail et l’UNICEF en 2021 estimait qu’environ 160 millions d’enfants-près d’un sur 10-dans le monde étaient victimes du travail forcé des enfants, soit une augmentation de 8,4 millions d’enfants au cours des quatre années précédentes.
Le rapport indique qu’il a constaté « une augmentation significative du nombre d’enfants âgés de 5 à 11 ans dans le travail des enfants, qui représentent maintenant un peu plus de la moitié du chiffre total mondial. »Le nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans qui effectuaient un travail dangereux pour leur santé, leur sécurité ou leur moralité « a augmenté de 6,5 millions pour atteindre 79 millions depuis 2016. »