« Celui qui veut sauver sa vie la perdra” (Marc 8:35).
,Jac 2,14-24,26; Marc 8:34-9:1)
Nous vivons dans une époque et une culture où l’épanouissement humain est le but, le plus grand bien. Nous voulons des vies pleines. Les gens suivent un régime alimentaire et font de l’exercice pour perfectionner leur corps. Ils rassemblent autour d’eux les ressources et les relations qu’ils croient les rendre heureux et en sécurité. Mais en quoi consiste l’accomplissement humain et comment l’atteindre reste l’un des mystères de la vie.
Jésus a dit: « Je suis venu pour que vous ayez la vie, la vie pleinement ” (Jean 10:10). Pourtant, le même Jésus dit aussi dans l’Évangile d’aujourd’hui: « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perd sa vie à cause de moi et de celle de l’Évangile la sauvera ” (Marc 8:35). Jésus parlait en paraboles et en paradoxes. Il était, après tout, un professeur asiatique, pas occidental ou grec dans sa pensée, et la sagesse orientale se caractérise par l’appariement des contraires pour créer une perspicacité dynamique, voire une ambiguïté plutôt qu’une clarté logique. La vérité est une poursuite et non une possession.
La Lettre de Saint Jacques insiste sur le fait que la pensée et l’action doivent travailler ensemble. Les mots et les idées, aussi éloquents et inspirants soient-ils, ne sonnent vrais que lorsque nous les expérimentons. Les paroles de Jésus ont été vécues en action. Et c’est là que nous apprenons que la foi doit subir un paradoxe pour être complète. Si nous cherchons à nous épanouir, nous apprenons rapidement que nous devons nous abandonner à quelque chose de plus grand et de plus profond que nous-mêmes.
Le paradoxe de la croix attend quiconque suit Jésus. À un moment donné de notre voyage, il nous sera demandé de nous vider pour être remplis par Dieu. Jésus donne sa vie pour ses amis, puis la reçoit dans la résurrection, la vie nouvelle et éternelle se répand abondamment dans ceux qui se sont vidés pour la recevoir. Ils déversent à leur tour cette vie dans les autres.
Nous ne pouvons connaître ce mystère qu’en le faisant l’expérience et en le voyant d’autres. Quand nous sommes-nous vraiment sentis épanouis? C’est lorsque nous avons été dans des situations qui nous ont obligés à nous risquer, à nous vider pour le bien des autres. Nous le voyons chez les personnes qui se perdent au service des autres. Ce qui devrait être une perte s’avère être un gain. Ce qui est donné se multiplie. Le grain de ce qui tombe au sol et meurt produit une moisson au centuple. Le petit cadeau d’un enfant, seulement cinq pains et deux poissons, nourrit toute la communauté.
Les disciples apprennent en faisant. Comment puis-je vivre cette journée de telle sorte que j’arrive à la fin en me sentant vide mais joyeux d’avoir eu le privilège de me donner?
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