L’année dernière, j’ai écrit un article intitulé « Le Jeûne ou l’Abstinence sont-ils requis les Jours Saints de l’Obligation du Carême?« et malheureusement, les catholiques plus traditionnels continuent de penser que l’abstinence même le vendredi de Carême est dispensée eo ipso lorsqu’une solennité (par exemple, le Jour de l’Annonciation, le Jour de la Saint-Joseph) tombe un vendredi ou lorsqu’un jour important sur le plan culturel (par exemple, le jour de la Saint-Patrick) a lieu un vendredi. Passons en revue l’histoire ecclésiastique sur ce point important.
L’enseignement clair du Code de droit canonique de 1917
La question de savoir si les Jours Saints d’Obligation abrogent l’exigence d’abstinence du vendredi en dehors du Carême est mentionnée dans le Code de 1917:
« Les [dimanches] ou fêtes de précepte, la loi de l’abstinence ou de l’abstinence et du jeûne ou du jeûne ne cesse que, sauf pendant le Carême la veillée n’est pas non plus anticipée ; elle cesse également le [samedi] après-midi saint » (Code de 1917, Canon 1252 § 4). [Traduction tirée du CODE DE DROIT CANONIQUE PIO-BÉNÉDICTIN DE 1917 en Traduction anglaise par le Dr Edward Peters]
Le Code de 1917 est explicite – les fêtes de préceptes ne suppriment pas l’obligation de jeûner ou de s’abstenir pendant le Carême. La seule façon dont l’obligation serait supprimée pendant la saison du Carême serait qu’une dispense soit spécifiquement offerte par les autorités ecclésiastiques légitimes pour un jour donné.
Les Preuves historiques Confirment Que Même les Jours Saints d’Obligation en Carême n’étaient pas automatiquement dispensés des Lois du Jeûne ou de l’Abstinence
En 1954, le pape Pie XII a publié un décret accordant aux évêques la permission de dispenser à partir du vendredi l’abstinence pour la fête de Saint Joseph qui tombait cette année-là un vendredi. Un article paru le 26 mars 1954 dans the Guardian précise : » Les évêques du monde entier ont reçu la faculté de dispenser leurs fidèles de la loi de l’abstinence en la Fête de Saint Joseph, vendredi 19 mars. Le pouvoir a été accordé dans un décret publié par la Sacrée Congrégation du Concile, qui a déclaré qu’elle agissait sur mandat spécial de Sa Sainteté le Pape Pie XII. Le décret publié dans L’Osservatore Romano ne faisait aucune mention d’une dispense du jeûne de Carême. »
En tant que tel, la Saint-Joseph ne permettait pas aux fidèles de manger de la viande le vendredi de Carême à moins qu’une dispense spécifique ne soit offerte, qui était très rarement fait. C’était aussi à une époque quand il y avait beaucoup d’autres jours de jeûne dans l’année en dehors du Carême. De même, à ceux qui maintiennent l’exigence du Code de 1917 de jeûner également les quarante jours de Carême en semaine – ce qui a été observé depuis l’Église primitive – La Saint-Joseph reste un jour de jeûne. Certes, Saint Joseph voudrait que nous produisions des fruits dignes de pénitence pendant cette saison la plus sainte alors que nous nous préparons au mystère Pascal. Et on peut certainement en dire autant de Notre-Dame, la Très Bienheureuse Vierge Marie, dont nous célébrons chaque année le 25 mars.
Malheureusement, le Code de droit canonique de 1983 qui s’aligne sur les nombreux changements modernistes dans l’Église, les états faibles:
« Les jours et les temps pénitentiels dans l’Église universelle sont tous les vendredis de toute l’année et de la saison du Carême. L’abstinence de viande, ou de tout autre aliment déterminé par la Conférence épiscopale, doit être observée tous les vendredis, à moins qu’une solennité ne tombe un vendredi. L’abstinence et le jeûne doivent être observés le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint » (Code de 1983, Canons 1251 – 1252).
Les Dispensations D’Abstinence Étaient Auparavant Requises Même pour les Jours Saints d’Obligation En Dehors du Carême
» Pour encourager ses enfants dans leur joie de Noël, l’Église a renoncé à la loi de l’abstinence, si cette Fête tombe un vendredi. Cette dispense a été accordée par le pape Honorius III, qui est monté sur le trône papal en 1216. Il est vrai que nous la trouvons mentionnée par le Pape Saint Nicolas Ier, au IXe siècle; mais la dispensation n’était pas universelle; car le Pontife répond aux consultations des Bulgares, auxquels il concède cette indulgence, afin de les encourager à célébrer ces Fêtes avec solennité et joie: le Jour de Noël, Saint Étienne, Saint Jean l’Évangéliste, l’Épiphanie, l’Assomption de la Vierge, Saint Jean-Baptiste, et SS Pierre et Paul. Lorsque la dispensation pour le jour de Noël a été étendue à toute l’Église, ces autres Fêtes n’ont pas été mentionnées. »
L’Encyclopédie catholique sur Saint Pie X Supremi disciplinæ indique que le jeûne a été aboli eo ipso seulement à partir de 1911 pour tous les Jours Saints d’Obligation (qui ont été en même temps réduits à seulement 8): « Le Motu Proprio actuel institue un autre changement important dans la législation. La fête et le jeûne étant incompatibles, Pie X a supprimé l’obligation de jeûne ainsi que celle d’abstinence pour l’Église universelle, si cette obligation coïncidait avec l’une des huit fêtes, comme ci-dessus. »En pratique, nous savons que l’exception a été prêtée. L’abstinence de Carême et le jeûne sont toujours restés à moins qu’ils ne soient explicitement dispensés même après les changements d’affaiblissement de 1911.
Conclusion: Continuez à Jeûner et à vous abstenir lors des solennités du Carême
Faut-il rappeler l’avertissement du pape Benoît XIV qui, en 1741, mettait en garde : » L’observance du Carême est l’insigne même de la guerre chrétienne. Par cela, nous prouvons que nous ne sommes pas des ennemis de la croix du Christ. Par elle, nous évitons les fléaux de la justice divine. Par elle, nous gagnons de la force contre les princes des ténèbres, car elle nous protège d’une aide céleste. Si les hommes se montraient négligents dans leur observance du Carême, ce serait un préjudice à la gloire de Dieu, une honte pour la religion catholique et un danger pour les âmes chrétiennes. On ne peut pas non plus douter qu’une telle négligence devienne la source de la misère du monde, de la calamité publique et du malheur privé. »