« Renvoyez-la, car elle ne cesse de crier après nous” (Matt 15:23).
Jérémie 31:1-7; Matthieu 15:21-28
Les femmes ont du mal dans le Nouveau Testament. Chaque rencontre enregistrée entre une femme et Jésus semble avoir eu un degré de difficulté supplémentaire qui reflétait la norme patriarcale selon laquelle les femmes ne comptaient pas. La femme qui a écrasé la fête chez Simon pour oindre Jésus a dû endurer un gantelet de regards dédaigneux et de murmures pour l’atteindre.
La femme avec l’hémorragie a dû se frayer un chemin à travers une foule pour toucher le manteau de Jésus. La femme païenne dans l’Évangile d’aujourd’hui a fait face à l’hostilité des disciples de Jésus, puis à des insultes apparentes de Jésus lui-même afin de présenter son cas.
Mais la femme cananéenne a gagné cette affaire en parant une insulte en un appel à la compassion fondamentale. Si les chiots ont des restes sous la table, vous et votre Dieu ne prendrez-vous pas soin d’un enfant malade? L’histoire a été enregistrée parce qu’elle montrait comment même Jésus a conclu que sa mission était destinée à plus que le Peuple élu et que son église a été envoyée pour étendre la miséricorde de Dieu au monde des Gentils.
L’endurance et la foi des femmes devinrent un thème central des Évangiles, culminant dans la mémoire subversive d’une église qui luttait pour ne pas devenir patriarcale qu’il n’y aurait pas eu d’Évangile si les femmes n’étaient pas restées pour assister à la mort de Jésus et se voir accorder le rôle des premiers évangélistes de la résurrection. Même alors, les évangélistes n’évitent pas l’ironie selon laquelle les apôtres masculins ont rejeté les premiers rapports des femmes, qui, après tout, ne comptaient comme témoins devant aucun tribunal.
Quel problème insurmontable pouvons-nous nommer aujourd’hui qui ne sera jamais résolu si nous pensons qu’il est trop difficile, voire impossible? Racisme culturel? Violence armée? Disparité des revenus? Les crises climatiques? Chaos frontalier?
L’Évangile est toujours un avantage croissant, une poussée vers l’extérieur et expansive, une courbe d’apprentissage et un acte de foi face à l’impossibilité. L’intransigeance risque de laisser derrière elle toute une génération qui pensait que rien ne devait changer, qu’elle pouvait tout avoir sans frais. La grâce est en mouvement, et le message clair de l’histoire est que le changement est la seule certitude. À quel point sommes-nous tragiques si nous manquons de courage pour ne trouver que des regrets?
Jésus a loué la femme cananéenne: « Ô femme, grande est ta foi. Laissez-le faire pour vous comme vous le souhaitez.” Sa fille a été guérie et son avenir rétabli. Pour sa peine, elle a changé le cours de l’histoire du salut. Nous l’honorons maintenant en l’imitant.
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