“… il y avait un petit murmure. Lorsqu’il entendit cela, Élie cacha son visage dans son manteau » (1 Rois 19:12-13).
L’enseignement difficile de Jésus sur la fidélité conjugale dans les Écritures nous dit quelque chose sur sa compréhension de l’intimité personnelle. En associant la lecture d’aujourd’hui sur la fidélité conjugale à l’histoire de la rencontre d’Élie avec Dieu sur le mont Horeb, le Lectionnaire nous montre pourquoi la Bible assimilait l’idolâtrie à l’adultère. Être en compagnie de faux dieux, ce n’était pas seulement être dans l’erreur, mais aussi nier la relation d’amour d’alliance que Dieu avait nouée avec son peuple.
Élie fait l’expérience de la puissance de Dieu touchant intimement son humanité dans le petit murmure de la présence divine alors que le SEIGNEUR passe. Cette insupportable touche divine surpasse la puissance du vent, du feu et du tremblement de terre, les trois forces d’une théophanie. Elie est un vrai prophète parce qu’il survit pour porter la Parole divine en son être même. Bien qu’il soit le seul vrai prophète restant, il est habilité à revenir défier Achab, Jézabel et les prophètes de Baal, car ils conduisent la nation à l’adultère.
Jésus va hyperbolique avec ses disciples en essayant de leur montrer le sérieux de s’éloigner de la fidélité à l’amour de Dieu. La frontière de cette tentation de pécher est d’y penser, de l’imaginer, de la désirer. Si nous permettons à la colère ou à la luxure d’entrer dans nos esprits, nous commençons à en tuer un autre et à commettre l’adultère. Alors, n’y va pas. Ce sera comme perdre une partie de vous-même. Si votre main, votre pied ou votre œil va au péché, coupez-le, lâchez-le plutôt que de perdre votre union intime avec Dieu.
La férocité de l’enseignement de Jésus reflète sa propre intimité avec Dieu. Cela devient aussi la base de sa miséricorde pour la faiblesse de l’humanité, sachant que tous les hommes errent dans la pensée, le désir et l’auto-tromperie. Nous ne pouvons nous approcher de Dieu que parce que Dieu nous le permet par le pardon divin. Seul l’amour inconditionnel de Dieu pour nous peut nous rapprocher et nous élever à l’amour mutuel. Après tout, Jésus prêche à une génération adultère, à un peuple pécheur et à ceux qui sont brisés par leurs propres tentations et leurs mauvais choix. Il est venu pour trouver les pécheurs, pour restaurer les brebis perdues. Il initie en nous l’amour avec lequel nous répondons.
C’est le paradoxe du Sermon sur la Montagne. Jésus nous offre un profil de vertu que nous ne pouvons pas atteindre pour surmonter une propension au vice à laquelle aucun de nous ne peut échapper. Par conséquent, nos vies n’avancent que dans le mystère de la grâce, qui nous élève au-delà de notre capacité humaine de bien. En Christ, nous devenons de nouvelles créations, évoluant librement au milieu de forces qui nous limitent à nous efforcer et à espérer, mais sans jamais atteindre pleinement la sainteté que nous voulons. Nous commençons chaque jour en demandant de l’aide à Dieu et les uns aux autres et nous finissons chaque jour en demandant pardon. Quelque chose de plus grand et de plus profond que nos efforts individuels nous élève ensemble.
Notre imperfection personnelle nous protège de l’orgueil et de l’illusion que nous pouvons en quelque sorte transcender notre besoin de miséricorde ou de communauté. Nous sommes à la fin des pécheurs sauvés, des échecs repentants qui réussissent parce que Dieu ne cesse de nous aimer. C’est la joie de l’Évangile.
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