Rome — Les victimes d’abus du clergé ont demandé jeudi à la Cour européenne des droits de l’Homme de se prononcer définitivement sur la question de savoir si le Saint-Siège peut continuer à éviter d’être tenu responsable des abus sexuels commis par des prêtres catholiques en invoquant l’immunité de l’État.
Les avocats des victimes ont demandé à la Grande Chambre de la cour d’entendre l’affaire, après un arrêt de la Chambre basse en octobre a convenu que le Vatican ne pouvait pas être poursuivi devant un tribunal belge local parce qu’il jouit d’une immunité souveraine. Le jugement inférieur concordait avec les tribunaux belges qui avaient rejeté l’affaire, déterminant également que l’inconduite des prêtres ne pouvait être attribuée au Saint-Siège.
Les 24 victimes avaient fait valoir que le Saint-Siège était en effet responsable de leurs abus en raison de la manière “structurellement déficiente” dont la hiérarchie catholique avait traité les cas de prêtres qui violaient et agressaient des enfants pendant des décennies, couvrant les crimes plutôt que de les dénoncer.
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Dans le nouveau dépôt, les avocats des victimes ont déclaré que la décision d’octobre était erronée et que l’affaire méritait d’être examinée par la Grande Chambre au complet, d’autant plus qu’elle affectera les victimes d’abus du clergé à travers l’Europe. La Grande Chambre est composée de 17 juges et accepte les demandes de révision des arrêts de la Chambre sur une “base exceptionnelle”, selon le site Web de la CEDH.
Rien n’indiquait quand la Grande Chambre pourrait décider si elle entendrait l’affaire ou non.
Les avocats ont déclaré que l’affaire répondait aux critères d’examen de la cour puisqu’elle concerne des questions sensibles qui ont suscité un débat public et impliquent des questions juridiques qui n’ont pas été abordées auparavant par la cour.
La question clé est de savoir si le Saint—Siège — siège d’une religion mondiale – devrait bénéficier des avantages des immunités accordées à un État-nation tout en échappant aux responsabilités qui accompagnent le fait d’être une véritable nation, ont-ils fait valoir.